Hommage à Mme Cécile Ranger

Mme Rangée, qui est décédée aujourd'hui, m'a téléphoné pour me dire : « Bonjour, M. Loyer, j'aimerais vendre ma propriété. » Je lui ai dit : « Bien, il n'y a pas de problème, je vais pouvoir vous aider. » « Ça va être quoi, votre prochain projet ? » « Je vais être morte. » J'ai comme resté figé, puis j'ai dit : « Est-ce que je peux aller vous rencontrer ? » C'était une dame qui venait de prendre sa retraite. Elle avait été diagnostiquée avec un cancer, elle avait déjà la machine pour respirer, et le temps pressait. Elle m'a dit : « Sacha, il faut me mettre la maison en vente demain, mais on a trois semaines pour la vendre, parce que dans trois semaines, j'ai ma date à laquelle je vais avoir l'âge médical pour mourir. »

Cette madame-là, je l'ai connue trois semaines. C'était une madame exceptionnelle, on a bâti une relation. Tout s'est bien fait, on a mis en vente rapidement, on a fait les photos et je pense que trois jours plus tard, elle était en vente. On a commencé les visites, j'avais eu sept visites, deux offres d'achat et une offre qui était convenable. C'était des gens qui arrivaient de Toronto, ils venaient de vendre leur maison, prêts à notarier rapidement. Elle avait plein de pépins par rapport aux certificats de localisation, il fallait l'avoir maintenant.

L'arpenteur était rigide : « Non, vous allez l'avoir dans deux mois. » À un moment donné, je l'ai rappelé, j'ai dit : « Écoutez, il faut avoir les certificats de localisation, c'est vraiment important. » J'ai expliqué l'histoire de la dame. L'arpenteur a raccroché, disant : « Non, ce n'est pas possible. » Ils m'ont rappelé cinq minutes après, la dame m'a dit : « Est-ce que je me remémorais l'histoire ? » Je lui ai dit au téléphone : « Ça n'a vraiment pas de sens, on va vous le faire, le certificat sera prêt dans deux jours. »

On est allé au notaire, et cette dame-là, au notaire, a dit : « Sacha, est-ce que tu veux m'accompagner au restaurant ? J'aimerais ça manger un dernier homard. » Une partie de ma rétribution de cette transaction-là, je l'ai donnée à la Fondation du cancer en hommage à cette dame, Cécile Ranger.